5:30, je suis tombée du lit ou presque. C'est la première fois depuis des années. Je me souviens de ces réveils très tôt, trop tôt, rendus fébriles par le départ en vacances imminent.
L'odeur du petit dej' flotte dans la maison, nous avalons tout sans rechigner, euphoriques, et courrons nous habiller pour partir. Une dernière vérification aux bagages, les doudous sont là et en route pour la Joliette et ses navires, direction Ajaccio.
Ce matin, le petit dejeuner ne m'attend pas. Je ne pars pas en vacances. Je descends en mode zombi à la cuisine. Je me prépare un café, fais griller du pain. J'entrouvre les yeux. hum le jour s'est levé!
Je sors, mon bol de café fumant à la main. Le soleil carresse le Frioul. Les navires approchent en file indienne. Je pense que j'ai de la chance, habiter Marseille c'est un peu être tous les jours en vacances. Allons voir ça.
Partout alentours y règnent le soleil, la vigne, le bon vin, les olives, la lavande, les truffes, les fruits et la bonne humeur.
Nos vacances, encore une fois dans un vignoble, ont été consacrées à circuler en Drôme provençale, dans la région de Saint Paul les 3 Châteaux. Un village provençal typique avec ses vieilles pierres et sa place ombragée, dont l'originalité est... de ne posséder aucun château.
Si ce n'est, en y regardant de plus près, un Relais & Château 4****, dont il abrite les murs et le parc, la Villa Augusta. Un Restaurant-Hôtel où nous retournerons sans aucun doute.
Ses chambres sont spacieuses, assez pour y stocker les nombreuses caisses de vins à rapporter à Marseille. Ambiance et décor délicatement agréables, elles seront un point d'orgue de bien-être après les repas concoctés par David MOLLICONE, artiste du goût.
Ce Chef sait parfaitement assembler goûts, saveurs, arômes et couleurs. Il nous offre, à son image, une cuisine authentique et d'une rare élégance.
Aussitôt les valises déposées, un plouf dans la piscine... et en route. Notre challenge? Nous disposons de 48 heures pour sélectionner une gamme de vins des Côtes du Rhône méridionales pour l'Épice Rit!
Première étape, Vinsobres.
Le Domaine du Moulin chez la famille Vinson qui perpétue sa notion de vin plaisir. Frédérique et Joseph officient à la cave, Charles aux vignes, Denis un peu partout et la grand-mère aux fourneaux. Les Vinson on bon appétit, aiment les bonnes choses et nous gâtent.
Ils prennent le temps d’expliquer comment, dès décembre, en agriculture raisonnée, ils travaillent à tailler et apporter son "casse croute" à la vigne. Au printemps viennent les palissages pour les syrah et dépointage* pour les grenache en "gobelet". Puis chaque jour le travail des ceps, la surveillance des fruits jusqu'aux vendanges, la vinification et les évolutions de la cave, des barriques et du temps. L'année suivante, la boucle est bouclée, le vin arrive dans votre verre!
"Chez nous - dit la famille Vinson - on s'emploie juste à faire le meilleur vin possible au meilleur rapport qualité-prix. On vend du vin pas du vent!"
Nous avons apprécié la visite de la cave voûtée, où le temps s’arrête, où une araignée tisse sa toile sans bruit, comme pour ne pas réveiller les crus qui dorment. Nous repartons avec du VINSOBRES 2010, Cuvée+++*, des Magnum 2009, et en blanc le Côtes du Rhône* et Côtes du Rhône Village*.
Nous faisons route au sud-ouest, direction Cairanne.
Au Domaine Alary, on travaille la vigne et le vin depuis Louis XIV, c'est dire si, au fils des dix générations qui se sont succedées dans les règes et les chais, on a acquis un savoir faire. Sous l'impulsion de Denis, le domaine est entré dans une phase de conversion à l'agriculture biologique. Les terrasses de garrigues, les coteaux plein sud d'argile bleue et blanche, les hauts plateaux jonché de galets roulés sur l'argile blanche et rouge, les sols riches proches de Plan de Dieu, les terroirs de Cairanne n'ont aucun secret pour la famille Alary... et pour les abeilles.
Nous avons été reçus sereinement, par un homme attentif et passionné. Il nous a guidé pas à pas dans une dégustation de toute beauté et riche en surprises. Nous souhaitions tous les référencer, mais la boutique est petite et nos gammes tournent avec les saisons.
Nous sommes repartis avec un CAIRANNE rouge - "La Brunote"*, le Côtes du Rhône rouge "La Gerbaude"*; un CÔTES du RHÔNE blanc - "La Chèvre d'Or"* et l'étonnant Vin de Pays (I.G.P.) de la Principauté d'Orange "L’Exclus" 2010 rouge*. Nous reviendrons!
Nous arrivons enfin à Beaume-de-Venise.
Le 15 août la campagne s'endort, sous une chaleur écrasante.
Nous n'entendrons pas Daniel Begouaussel, le propriétaire du Domaine Beaumalric, nous présenter ses 30 hectares de vigne, travaillée en agriculture raisonnée. Il ne contera pas cette fois, de son accent provençal rythmé pas les cigales, que Venise ne leur vient pas d'Italie mais du comté venaissin où se trouvent leurs terroirs, que le Beaume ne guérit rien mais vient des balmes (grottes) qui creusent les roches escarpées.
Nous aurons tout de même le plaisir de découvrir ses vins dans le caveau du domaine, sur la place du village. Nous avons été séduits par leur rapport qualité-prix. Nous sommes repartis avec du Muscat de Beaume-de-Venise 2010*; du Beaume-de-Venise rouge 2011*; un Ventoux 2010* et la cuvée "Original" 2010* et, enfin, le rosé Ptit Alric2001* pour croquer ses "petits fruits" au bord de mer.
Notre route des vins des Côtes du Rhône sud s’arrête à Gigondas sur la place de la mairie.
Nous cherchions, pour une cliente, un Gigondas biologique, "certifié ecocert". Nous l'avons trouvé au Moulin de la Gardette. Un domaine de 10 hectares qui produit exclusivement dans cette belle AOC de Gigondas.
Au pied des Dentelles de Montmirail, l'âge des vignes, plus de 30 ans en moyenne, limite les rendements et permet des vins d'élégance et de caractère. Les raisins y sont vendangés à la main et vinifiés passionnément par Jean-Baptiste Meunier. Il aime à citer John Livingstone-Learmonth*. "Les archives de Rochegude mentionnent en 1670 l’existence d'un vignoble reconnu pour sa qualité sur la colline de la Gardette à Gigondas: il y a à cet endroit un moulin, campé sur le relief. Cette reconnaissance très précoce n'est pas usurpée étant donné la grande qualité des vins de la Gardette et leur incroyable capacité à vieillir..."
Nous repartons avec du GIGONDAS rouge 2009 - cuvée TRADITION.
Nous ne quitterons pas la région sans rencontrer Julien Brechet, au Domaine des Bosquets sur Gigondas. Un homme jeune, dynamique, qui parle si bien de ses vins que l'envie vous prend de les goûter tous. Nous nous sommes promis de revenir découvrir ce vignoble et ses vins sombres, charismatiques, envoutants. La famille Brechet est propriétaire de plusieurs domaines en vallée du Rhône et Provence. Nous n'avons pu résister à leur Château de Vaudieu en Châteauneuf du Pape rouge sur les très différents millésimes 2007 et 2010*.
Il nous reste tant de crus à vous faire découvrir. Matthieu, sommelier de la Villa Augusta, nous a parlé de vignerons qui travaillent avec la sincérité que nous apprécions. Notamment un jeune homme aux vignes proches de Visan, que nous tenons à rencontrer. Ceci est une autre histoire, nous y retournerons bien vite!
*dépointer: limiter la pousse, et ainsi limiter la casse due au vent
* Vous retrouverez les dégustations des vins sélectionnés lors d'un prochain post.. * "Gigondas, ses vins, sa terre, ses hommes" de J. Livingstone-Learmonth.
Depuis quelques jours, une rumeur enfle dans les rues, dans les boutiques, dans les bars de Marseille. Un bruissement d'aile qui s'entend du ciel.
La neige revient!
La neige revient fêter son aniversaire à Marseille. Nous l'attendons et cette fois, nous sommes prêts!
C'est que, il y un an déjà, notre Bonne Mère se couvrait d'un superbe manteau blanc scintillant, les rues de notre belle ville prenait des airs de station avec skieurs et boardeurs glissant et cascadant.
En quelques minutes, les jardins, les escaliers du Roucas disparaissait,
interdissant toute sortie aux non-téméraires, mais ravissant le coeur des enfants, petits et grands.
Nous restions nichés dans les maisons, bien au chaud avec du café kényan, tandis que le silence s'installait dehors pour de longues heures
Marseille ville de lumière était devenue ville blanche, les flocons se serraient les coudes et recouvraient la plage du Prophète,
le Frioul disparaissait blanc de blanc
et la ville se taisait, offrant une version magique de la corniche
Soudain, alerte! le jardin ploie sous la charge des flocons
les branches du mimosa tracent un arc dangeureux, il faut sauver le tamaris et les yuccas,
mission accomplie mais au dépends de la jardinière!
reste alors le souvenir d'un grand moment de joie, place aux jeux!!!
je n'oublerai jamais cette sensation étrange, totalement inconnue, de la première fois.
La 1ère fois que mes pas se sont doublement enfoncés dans la neige puis dans le sable de la plage. Une promenade qui ne figure pas dans les guides touristiques, mais à découvrir absolument!
C'est la toute 1ère fois, vous vous lancez, vous faites une crèche!
Ou ça n'est pas la 1ère fois, mais cette année, vous voulez créer une ambiance différence, une autre magie.
Mais comment s'y prendre?
Ici quelques idées à partager, avec un tout petit budget, un peu "d'huile de coude" et beaucoup d'imagination!
Mais par quoi, par où vais-je commencer?
Où, justement, voilà le 1er sujet.
1. Où vais-je la positionner?
J'ai peu de place: PETITE CRECHE:
Je vais la placer en rectangle, sur un meuble (commode) ou une planche. Une fois le support mis en place, je vais lui donner du relief.
exemple:
avec des cartons, je crée un volume. Ici en escalier pour façonner une montagne et à droit un carton bas pour une colline.
Mieux, je voudrais avoir une rivière, alors j'écarte 2 cartons et dans le creux j'insère le lit de ma rivière.
J'ai beaucoup de place: GRANDE CRECHE
Je vais la placer en angle sur 2 planches ou meubles reliés. Là aussi, je crée le volume avec des cartons. exemple:
Petite ou grande, quand mon relief est en place, je positionne les maisons dont je dispose pour vérifier que chaque élément trouve bien une place.
J'ajoute ici et là quelques volumes supplémentaires. Les boites de conserves ou dessous de plat en liège, font tout à fait l'affaire!
2. je cherche la base de son décor
Le bonheur! Une balade en forêt, sur la plage, avec mes amis, en famille, je me promène et je, nous, cherchons tous les petits éléments qui vont me permettre d'inviter la Provence dans ma maison. Je ramasse de la mousse, des cailloux, des galets ou petites roches, bien sur, je viendrai tout rendre à la nature quand les fêtes seront finies...
Il me faut de la mousse , bien sur (également en vente chez les fleuriste ou à la foire aux santons de Marseille)
du sable et de la terre pour jouer sur différentes couleurs au sol c'est promis, je la remets dans mes pots de fleurs après!
ici des lichens colorés achetés en sachets.
Ils gardent leurs couleurs en sechant et sont très jolis.
Des rocher, de la paille et des cailloux , avec eux, je vais boucher les petits trous et faire se rencontrer les montagnes! Et même les relier et les traverser à l'aide de petits ponts de bois ou de pierre trop compliqué à fabriquer? Pas grave, on les trouve aussi chez les santonniers...
Des arbres, il me faut des arbres!
3. je fais pousser de minuscules arbres
De petites branches de cyprès feront des ifs accueillants, plantés dans de la pate à modeler ou de l'argile. Attention, l'argile en séchant se rétracte un peu et les branches tiennent moins bien avec le temps, tandis que les buissons seront parfaits en thym ou romarin.
Bien sur, si mon porte monnaie l'accepte, je peux acheter quelques très jolis arbres en fleurs ou en fruits à la foire ou chez un modéliste.
4. je fais couler de l'eau imaginaire ou réelle
Pour simuler la mer ou une rivière, je peux la peindre! Humm si je suis très douée. Je peux aussi imprimer une image, trouvée sur le net par exemple, plus bleue pour la mer et verte pour la rivière et la couvrir avec du papier cristal à peine chiffonné. Votre fleuriste se fera un plaisir de vous en offrir un morceau!
J'ajoute un peu de sable de terre et de cailloux et le tour est joué! me voilà avec un port et une rivière sinueuse.
Pour l'eau réelle, si j'ai un don particulier ou un mari bricoleur, je fabrique une fontaine avec une mini pompe. Ici le lavoir dont l'eau coule en chantant pour le grand bonheur des lavandières, vient du marché aux santons de Marseille.
Mettez quelques gouttes de vinaigre blanc dans l'eau des régions calcaires pour que le mécanisme ne s'encrasse pas.
Il me reste une phase incontournable...
5. J'éclaire ma crèche
Une guirlande électrique fera l'affaire. Pour un meilleur effet, je prends bien sur le soin de la dissimuler dans la nature. Cachées dans les "rochers" ou, ici dans de minuscules buissons de buis.
Les maisons sont éclairées de l'intérieur par de petites ampoules de type ampoules de frigo ou un petit paquet de la guirlande réunis par un morceau de scotch. (pour plus de sécurité, attention aux normes NF et autres de vos éclairages)
Avec de minuscules ampoules tremblotantes les gitans pourront cuire leur ragout , les châtaignes corses seront grillées à point pour se vendre au marché et le four du boulanger sera assez chaud pour que son ami le pizzaiolo cuise ses merveilles.
Ouf, après deux jours et demi de travail passionnant, il ne me reste plus qu'à placer mes santons!
Ma crèche est allumée, les yeux des enfants brillent, les petits comme les grands...
Elle se situe cette année, à proximité du vieuxport et du marché de Noël, place Charles de Gaulle de 10h à 19h.
Son inauguration aura lieu dimanche 29 novembre et débutera à 10h30 par une messe en provençal à l'église des Réformés (en haut de la Canebière). s'en suivra le défilé des chars de la Saint-Eloi et groupes folkloriques.
J'y suis allée, bien sur, plusieurs fois déjà!
Pour rien au monde je ne manquerais ce rendez-vous annuel, ce spectacle étonnant, cette promenade en géante dans un monde adorable de micro-lutins.
Ils prient, jouent, travaillent, se déculottent parfois (eh oui il en faut pour tous les goûts et, après tout, Fanny ne fait-elle pas partie de la culture du midi?) sous les yeux ébahis des badauds.
stand l'ATELIER de FANNY
Les commentaires fusent bon train et les passants papillonnent d'un chalet à l'autre.
Stand Santons MAGALI
Rieurs en goguette et indécis, ou fort concentrés, souvent émerveillés, il sont tous là, provençaux et touristes mêlés à scruter les étalages de santouns. Vous croiserez ceux qui cherchent la nouveauté manquant à leur collection, ceux qui choisissent les personnages bruts pour les peindre, ceux qui veulent le blé de la Sainte-Barbe et bien d'autres. Tous unis dans cette quête extraordinaire, préparent leur décor rituel.
Stand Santons ARRETERRA
Ne manquez pas ce rendez-vous annuel, source de détente, à la rencontre d'artiste, de sculpteurs, de créateurs riches de finesse ou d'humour, acteurs d'un métier manuel rare, à encourager absolument, et à faire découvrir à vos enfants
Allez-y nombreux, et laisser vous, le temps d'une promenade, redevenir un pitchoun!
Dans la vie, au croisement d’un chemin, ici ou là, nous faisons parfois de drôles de rencontres qui changent notre univers, pour bien longtemps.
C’est ainsi, en remontant à pieds toute la Canebière, que j’ai découvert un nouveau monde. Un pays où les habitants ne mesurent que quelques centimètres.
Une contrée d’hommes, de femmes, d’enfants, d’animaux aussi, qui chantent, dansent, rient, causent, travaillent, jouent aux cartes, aux billes ou à la pétanque et vous invitent à rêver.
C’est la, en 2008, aux pieds de l’église des Réformés, nom prémonitoire, que j’ai été touchée par la grâce.
Une nouvelle passion est née pour moi, l'art de la crèche et de ses santonniers, que je découvre en son berceau français, la Provence et Marseille.
Voici donc ma 1ère crèche 2008
Un brin d'histoire...
Au Moyen Age, les pièces de théâtres et les représentations scéniques étaient très appréciées en Europe. Elles étaient en général assez crues, animées et équivoques.
Les débordements qui les entouraient étaient incontrôlables. Leur contenu, symbolique, puisait souvent dans les traditions et les rites païens.
Au lieu d'interdire formellement ces pratiques païennes, l'Église tenta de leur opposer des pièces et tableaux vivants qui avaient pour thème principal la naissance du Sauveur selon les données des Évangiles de Mathieu et de Luc.
Ces pièces étaient jouées au cours de la célébration liturgique pour la rendre plus présente aux yeux des fidèles et attiser la foi.
Les premières crèches ressemblant à celles que nous connaissons, font leur apparition dans les églises au XVIème siècle.
Une crèche d'église, à Prague en 1562, figure parmi les plus anciennes connues.
Progressivement les crèches entrent dans les maisons. Elles sont d'abord constituées de petites figurines de verre filé de Nevers, de porcelaine, de cire, de mie de pain ou de bois sculpté.
En France, l'interdiction faite pendant la Révolution de présenter en public des scènes religieuses, favorise le développement des crèches domestiques et le commerce des petits personnages...
...parmi lesquels des bergères aux joues roses en costume du XVIIIème siècle et bien d'autres représentations.
Depuis, la tradition des crèches s'est développée dans le monde entier.
Certaines sont même en argent en Roumanie, en métal ciselé en Haïti. En Amérique Latine, on compte autant de crèche que de village. Elles sont en bois, en terre cuite, en pâte à sel ou même en sucre.
A partir du XIXème siècle, la crèche provençale devient la plus populaire.
Elle finit par représenter tous les métiers de l'époque en costume local des années 1820 à 1850. Ces petits santons rappellent la simplicité originelle de la grotte de Bethléem.
Les personnages étaient alors façonnés avec de la mie de pain séchée, puis peints à l'huile et au vernis.
La tradition des crèches s'est développée dans le monde entier.
Certaines sont même en argent en Roumanie, en métal ciselé en Haïti. En Amérique Latine, on compte autant de crèche que de village. Elles sont en bois, en terre cuite, en pâte à sel ou même en sucre.
A partir du XIXème siècle, la crèche provençale devient la plus populaire.
Elle finit par représenter tous les métiers de l'époque en costume local des années 1820 à 1850.
Ses petits santons rappellent la simplicité originelle de la grotte de Bethléem.
Les personnages étaient alors façonnés avec de la mie de pain séchée, puis peints à l'huile et au vernis.
Le matériau utilisé est l'argile locale de Marseille ou d'Aubagne, de couleur rouge. Le plastique, le plomb ou le plâtre sont proscrits.
Marseille est capitale santonnière depuis 1803.
Où, quand, comment installer sa crèche ?
Il est d'usage d'installer sa crèche le 1er dimanche de l'Avent, ou pour la Saint Nicolas ou éventuellement pour le dernier dimanche avant Noël.
Il faut lui trouver une place de choix dans la maison, puis aménager un décor qui la mette en valeur.
Adossée au mur, quelques bûches de bois, de grosses pommes de pin, de la mousse, de la paille, des cailloux blancs ramassés à la plage, composent un décor naturel.
De la terre de bruyère, une ardoise peuvent composer le toit de la crèche.
On peut aussi réaliser un petit mas provençal ou une grotte en papier rocher avec au sommet un ange et une étoile. Et, bien sur l’éclairer de la façon qui convient à chacun.
Chacun à sa méthode pour rendre la crèche plus vivante et mettre en place des rituels pour apporter les personnages.
La crèche et ses santons restera dans nos maisons jusqu'au 2 février, date de la présentation de Jésus au Temple.
Entre temps, les Rois mages sont arrivés le 6 janvier, jour de l'Epiphanie.
L’histoire raconte que, venus d'Orient, trois rois se mirent en route en suivant la lumière de l'étoile du berger, qui les guida jusqu'à Bethléem.
Après plusieurs passages au (superbe et à ne pas manquer) marché aux santons de Marseille, je suis totalement séduite par les centaines, peut être milliers, de petits personnages d'argile: les santons.
Le nom des santons vient du provençal "santoun" qui signifie "petit saint".
Dans un cadre provençal, ici borie (cabane en pierres sèches), ruches et champ de lavande en restanques, les santons s'animent et semblent vivre.
Je peux rester des heures à rêver devant le mas provençal et la fontaine du village, avec ses gouttes d'eau à chaque jet.
Riche de toutes ces indications et de bien d’autres, glanées au cours de mes promenades au marché aux santons, pour la première fois, j'ai imaginé une crèche.
Je me suis armée de papier et carton, de sables et cailloux ramassés sur la plage, de peinture, de terreau, mousses et plantes.
J’ai longuement réfléchi à la meilleure manière de créer la mer, la montagne et me suis fait aider, bien sur par les merveilleux santonniers de la région...
Les santons sont de GATEAU & FILS ainsi que CARBONEL à Marseille, de DIDIER, de SANTONS MAGALI à Aubagne qui crée de très amusants personnages et du célèbre ESCOFIER lui aussi à Aubagne
Les décors comme le mas, la fontaine, le borie avec ses ruches et lavandes, le moulin et les petits tonneaux, le baquet à linge et les draps qui sèchent sont travaillés avec une attention particulière aux détails et un goût très fin par L'ATELIER DE FANNY à Plan de Cuques: www.atelierfanny.com
Voici mes santons
Les plus traditionnels, comme le berger mistral - ou coup de vent et le berger prieur
La femme au tricot, qui pour moi est devenue gardienne d'oie cette année et Monsieur le boulanger avec ses miches et son chat noir...
Deux danseuses et un danseur de farandole, ceux-là sont arlésiens, mais il en existe beaucoup d’autres. La farandole est accompagnée par le tambourinaire et le violoniste.
N’oubliez pas de rajouter quelques pièces en passant dans son étui à violon.
Marie qui porte l'enfant avec Joseph et l’Ange
Cette pièce « Marie de l’Avent » a été crée par Daniel Coulomb pour Escoffier & Fils à Aubagne et bénéfice, en tant un santon de collection d’un certificat d'authenticité.
La nuit du 24 au 25 décembre, lorsque vient le moment de coucher « lou pitchoun » au cœur de la paille, elle sera remplacée par Marie adorant l’enfant.
On retrouvera la famille au complet: Marie, Jésus et Joseph avec le bœuf et l'âne gris
Les Rois Mages
Gaspard (à genoux) et Melchior accompagnés du chamelier avec son animal.
L'origine
des Rois mages est aujourd'hui encore obscure. On les dits savants,
riches mais errants. Ces mystérieux personnages alimentèrent
l'imaginaire qui enveloppe Noël.
Une chanson populaire raconte comment les Rois mages sont venus d'Afrique.
Pour
l'Evangile, ils arrivèrent de l'Orient. Peut être viennent ils tout
simplement du mystérieux pays d'où sont originaires les Saintes Maries de la Mer et qui porta longtemps le nom d'Egypte.
Balthazar accompagné du cornac et de son éléphant.
La
symbolique des cadeaux en reste assez obscure, mais je me suis laissé
dire que l'or de Melchior célébrait la royauté, l'encens de Balthazar
la divinité et la myrrhe de Gaspard annonçait la souffrance rédemptrice
de l'homme à venir sous les traits de l'enfant.
Une légende russe raconte qu'il existe un 4ème Roi mage, qui conduit sur la steppe un traineau tiré par des rennes et rempli de cadeaux pour les enfants.
Depuis 2000 ans il a renoncé à trouver l'enfant Jésus, alors il comble de cadeaux les enfants qu'il rencontre en cours de route.
Dans votre crêche, vous ne pouvez vous passer de:
L’ange Boufaréou et le bienheureux ravi et la laitière
La porteuse de cruches, celle-là ainsi que la porteuse d’eau existe aussi en version « corse » avec le fichu noir, ça sera pour l’an prochain…
...et La bugadière avec un vrai savon de Marseille minuscule dans son bac à linge
L'arlesienne à cheval et le cueilleur d'olives.
Le moulin à vent, dans la colline, avec le meunier et le coupeur de fagots Le meunier a sa brouette qu’il pousse sur le chemin et l'homme au fagot, lui, a un billot avec une hache et un tas de bois prêt à garnir l’âtre.
Il y a aussi le célèbre "pointu" ou « barque marseillaise » dont la forme est immuable depuis la nuit des temps. Il est l'emblème de la Bonne Ville et l'embarcation incontournable d'un pêcheur qui se respecte.
Ici, le pêcheur en mer, à ne pas confondre avec le pêcheur en rivière, peuchêreu!!! avec son pointu et deux petits pêcheurs à la ligne à bord
Et le pêcheur au filet avec sa pipe incandescente et son panier plein de poissons
Le rémouleur travaille et la cueilleuse de lavande dans son champs...
...et le livreur de glace. Je me souviens d’en avoir croisé, petit fille, à la porte Brunet, avec leur gros bloc de glace et leur sac de jute sur l’épaule
Place à la fantaisie
arrivent alors le curé et le peintre provençal
Et c’est ici que commence une représentation plus personnelle.
Puisque la tradition invite à faire figurer ses proches dans sa crèche, ce peintre-ci, pour moi, est corse et s'appelle François, mon père.
Bien connu pour ses toiles sous-marines, il avait le don de
reproduire d'autres œuvres, ici un tableau à la Cézanne peut être...
…Et ma mère, Nané, très chouette "prof" aimée de ses élèves qui nous a tous beaucoup appris et nous apprend encore...
Bien sur Nané était prof d’histoire, géographie et lettres et le tableau est couvert de mathématiques, matière sauvage et incompréhensible, comme chacun sait.
Mais Nané nous enseignait aussi le calcul mental dans lequel elle excelle toujours à bientôt 87 ans.
Ma mère, donc, entourée de ses petits-enfants...
… de gauche à droite, Swan avec son cartable, son ardoise et son ballon, avec Clémentine aux couettes joliment ornées de nœuds rouges qui réfléchis sérieusement et Caroline avec sa poupée et sa corde à sauter…
Mon frère Tintin, qui a un "bon coup de fourchette" est là avec sa femme Dany excellente cuisinière...
…et les joueurs de pétanque avec celui qui mesure le point à la cordelette et.... Milady.
Milady est une parisienne élégante (hum… !) qui est venue habiter à Marseille et qui apprend à jouer aux boules.
Ça ne vous rappelle personne?
Si, moi bien sur!
Eh non, vous ne rêvez pas, vous les avez reconnus, Vincent et Benoît sont aussi venus célébrer la noël.
A droite Benoît dans le rôle du médecin de campagne et à gauche Vincent en avocat.
En Provence, les gitans, peuple libre des Saintes Maries de la Mer, se joignent aux villageois pour célébrer la naissance de l'enfant.
Les crèches ont donc leur campement de gitans.
Ici la roulotte encore attelée, ils viennent d'arriver!.
.
…ils profitent de cette halte. La gitane allaite son enfant avec le montreur d'ours
et un gitan qui vient dételer son cheval.
Il me manque encore beaucoup de traditionnels, comme le berger couché, le vieux et l'enfant. Il reste de nombreux thèmes à mettre en scène...
… et devinez qui est ce charmant
personnage qui trône sur son nuage en regardant les pitchoun d'en bas...
Il se gratte la barbe, a-t-il donc
oublié quelque chose, ou se demande-t-il si les humains ne sont pas,
finalement, de bien étranges santons?
En février 2009, les santouns
sont retournés dans leur monde irréel pour réapparaitre en décembre.
Alors, c'est sur, cette année, je vous en montre plein d'autres!